« Excusez-moi, on se retrouve un peu cons parce que j’ai jamais mis les mots et puis… On s’était promis de ne jamais raconter… Enfin c’était il y a très longtemps… Alors peut-être que les promesses aussi ont une date de péremption….
Vous croyez pas ? »
En trois mots ? Flamboyant, érotique, choquant. So, let’s have a look !
Sortie en 2022, cette mini-série en 6 épisodes d’Olivier Abbou et Bruno Merle, vous promet une histoire vertigineuse au dénouement sidérant.
Alors, c’est quoi le pitch ? Adrien Winckler [Nicolas Duvauchelle], la quarantaine, est l’auteur d’un premier roman à succès. Désespérant de ne pas trouver l’inspiration pour écrire le suivant, il se résout à proposer ses services en tant que prête-plume à des particuliers. C’est à cette occasion qu’il fait la rencontre d’Albert Desiderio [Niels Arestrup], un vieil homme nostalgique de la belle Solange – son amour de jeunesse – et qui souhaite rédiger ses mémoires avant que le glas ne sonne.
A ces quelques mots d’un résumé laissant présager un récit doux, nostalgique et poignant, pouvez-vous seulement imaginer la cruauté, le sadisme et la bestialité qui se cachent derrière l’histoire de vie d’Albert ? Grâce à des flash-backs ramenant tout droit vers les 50’s, le spectateur est invité à cueillir Albert lors de sa rencontre avec Solange, nymphe à la chevelure incandescente et à la beauté envoûtante. Uni par une tragédie, le couple va entrer dans une spirale meurtrière édifiante, rassemblant toutes les nuances ambivalentes et terrifiantes mais pourtant humaines, dont est capable l’Homme. Est-il possible de jouer l’horreur si complètement ? A cette interrogation, Les papillons noirs répond sans douter par l’affirmative. Il est la preuve que l’on peut incarner le mal sans écaille ni griffe. L’œuvre balaie plusieurs décennies et explore en creux la relation qui unit Albert et Solange, faite d’une complicité troublante, de pulsions meurtrières et de désirs tout aussi sauvages. Adrien devra mettre tout son talent d’écrivain au service d’Albert, pour parvenir à retranscrire l’authenticité mortifiante de son récit de vie. Le réalisateur s’avère doué pour orchestrer la surenchère. Il pousse les curseurs à fond dans le sadisme et multiplie les détours et les fausses pistes, de sorte à ne pas vous faciliter la tâche pour rassembler les morceaux d’un puzzle qui s’annonce épineux. Les papillons noirs m’a ramenée tout droit vers les romans de Michel Bussi, auteur capable de malmener son lectorat jusqu’à la toute dernière ligne.
Et au final, on en pense quoi ? Voilà une production qui sait exacerber les sens. La prolifération fictionnelle nécessaire à tout bon scénario vous espantera. Rythmée et copieuse, cette mini-série réussit parfaitement à remplir le cahier des charges du thriller sous haute tension.
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> Disponible à partir du 14 octobre 2022 sur Netflix