« Chaque semaine je vais dans un bar
et chaque semaine je fais semblant d’être trop saoule pour tenir debout
et chaque semaine – ça fait pas un pli – un mec gentil comme toi s’inquiète de savoir si je vais bien.
T’as encore envie de me baiser ? »
En trois mots ? Prometteur, avorté, décevant. So, let’s have a look !
Sorti en 2021, ce long métrage nous permet de retrouver de la trop rare Carey Mulligan, même si c’est pour un ensemble finalement survendu.
Alors, c’est quoi le pitch ? Il y a sept ans, Cassie [Carey Mulligan], jeune femme pleine d’avenir quitte brusquement la faculté de médecine avec son amie Nina. Désormais jeune trentenaire, Cassie occupe un job alimentaire dans un café et mène dès la nuit tombée, une double vie.
Ce long métrage donne l’étrange sensation d’avoir beaucoup à dire et si peu en même temps.
Beaucoup à dire, grâce aux univers qui cohabitent : tantôt girly à travers le personnage de Cassie, tantôt pop color au café, tantôt kitsch chez les parents de la jeune femme et carrément trash le soir venu. L’association de ces univers contribue à dépeindre les états d’esprit de Cassie et à créer une immersion complète.
Si peu à dire, sur le dessein de Cassie. On comprend rapidement que le désir de vengeance qui anime la jeune femme est insatiable et nécessite chaque semaine sa dose pour parvenir à un équilibre apaisant. Mais sa dose de quoi ? C’est cela qui étonne et déçoit en même temps car la « frousse » que ce brin de femme prétend infliger aux prédateurs de la nuit est finalement assez complaisante, tout juste à la hauteur d’une tape sur les doigts.
En parallèle, Cassie s’engage sur un terrain de vengeance plus personnel, qui la ramène sept ans en arrière et la rapproche des protagonistes du passé. Alors, l’espoir de représailles à la hauteur de l’événement qui s’est déroulé nous donne un second souffle. Mais là encore, le soufflet retombe car malgré des idées franchement audacieuses, jamais Cassie n’ira au bout de sa démarche et fatalement, la frustration du spectateur continuera de grandir.
[gros dodo]
Le lendemain – à froid – le questionnement resurgit et bouscule la rapide condamnation de ce long métrage. A-t-on vraiment cerné la démarche de Cassie ou avons-nous été aveuglés par notre propre désir de vengeance ? Si Cassie a bien la volonté de se venger, elle n’a pas pour autant une âme assassine ce qui explique qu’elle ne s’aventure pas dans l’expédition punitive sanglante que l’on espérait. Si la jeune femme le savait intrinsèquement depuis le départ, c’est l’épilogue qui permettra au spectateur de comprendre et accepter la sortie de scène expiatrice qu’aura choisie Cassie ; mais il n’apaisera pas pour autant la frustration que le film aura semée tout du long.
Et au final, on en pense quoi ? Promissing young woman surfe de façon opportuniste sur une thématique que la série 13 reasons why (2017) a bien mieux écumée. La prise de risques limitée est un parti pris audible avec le recul mais qui reste décevant et ne tutoie pas l’intensité d’un film comme l’Ange de la Vengeance (1981) ou Kill Bill volumes 1 & 2 (2003 & 2004) ; et fatalement, on n’atteint pas le niveau d’un revenge movie satisfaisant.
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