Sans Filtre

« Je suis top-model, chéri. La seule façon de m’en sortir, c’est de devenir le trophée d’un homme riche. »

En trois mots ? Déséquilibré, inabouti, frustrant. So let’s have a look !

Sorti en 2022, le film du Ruben Östlund a raflé la palme d’or l’année suivante. Si le sujet retenu sied à l’époque, son traitement se révèle, hélas, relativement quelconque.

Alors, c’est quoi le pitch ? Carl [Harris Dickinson] et Yaya [Charlbi Dean ], couple d’influenceurs, sont invités à participer à une croisière de luxe sur un yacht. Au cours du séjour, une tempête va venir bousculer l’éden des passagers.

Qu’on se le dise, je m’attendais à une guérilla de classes, composée de scènes apocalyptiques [et donc jouissives]. J’espérais ardemment retrouver la délectation que j’avais éprouvée à contempler le couple de Snow Therapy se déliter sous mes yeux et la jubilation que j’avais ressentie devant l’implosion des Nouveaux Sauvages. Mais non !

Il faut pourtant reconnaitre que le film démarrait fort avec une scène mise-en-bouche assez croustillante, « l’addition », qui laissait augurer un joli carnage au sein de ce jeune couple à la relation d’apparat. Mais rien !

Dans une deuxième partie, le réalisateur se détachera complètement de cette ouverture pour prendre un tournant que le spectateur mettra longtemps à saisir, lui donnant la sensation de longueurs inarrêtables. Le milieu dépeint ne fera pas naitre le besoin basique mais néanmoins attendu de « justice / vengeance ». Les inégalités sociales, ça pue ? OK, jusque-là, on avait saisi l’évidence. Mais Östlund en fait quoi ? Eh bien, il ne franchit jamais la limite de la bienséance et on le regrette sincèrement.

Quant à la troisième partie, le changement de lieu aurait pu et dû permettre d’atteindre les sommets du vice ! Mais toujours pas… L’épilogue ne suscitera pas même l’intérêt de l’épisode le moins palpitant de Lost.

Et au final, on en pense quoi ? Satire peu cruelle, peu subversive, peu sordide et finalement trop proprette. Östlund a conservé trop de filtres et le délire ne prend pas.

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> Vous l’aurez compris, dans le genre, préférez Snow Therapy (critique disponible sur le site) ou Les nouveaux sauvages (2014 pour les deux).