« What would you attempt to do if you knew you could not fail ? »
En trois mots ? Captivant, tordu, bluffant. So, let’s have a look !
Sortie en 2022, la minisérie The Dropout revient en 8 épisodes sur l’ascension spectaculaire puis la chute vertigineuse de Elizabeth Holmes, créatrice de la start-up Theranos.
Alors, c’est quoi le pitch ? En 2003, Elizabeth Holmes [Amanda Seyfried] âgée de 19 ans, abandonne ses études à Stanford et crée la société médicale Theranos. En quelques années, la jeune femme parvient à lever plusieurs centaines de millions de dollars d’investissements pour développer une invention révolutionnaire qui… n’existe pas.
Quel est ici le fait le plus abasourdissant ? Difficile de répondre à cette question. On a beau se repasser le fil, cette histoire demeure stupéfiante. Sur le papier, le projet d’Elizabeth Holmes était prometteur : la jeune femme assurait qu’avec une seule goutte de sang, il serait possible de réaliser plusieurs centaines de tests sans bouger de chez soi et pour un coût bien moindre que celui facturé par les grands laboratoires pharmaceutiques. Il n’en fallait pas davantage pour attirer une horde d’investisseurs alléchée par l’appât du gain. Quelle erreur pour ces novices ! Si le slogan « fake it until you make it » a réussi à quelques géants de l’informatique, on touche ici au domaine médical, probablement le plus régulé au monde. La bulle a donc progressivement gonflé avant d’imploser et entrainer dans sa chute, tous les acteurs qui avaient participé au projet. De 2003 à 2015 [tout de même!], Elizabeth Holmes sera parvenue à duper employés, investisseurs et partenaires commerciaux, multipliant les promesses imprudentes, toujours plus motivée par l’appât du gain et l’ivresse du succès. Faisant preuve d’un aplomb déconcertant, la jeune femme n’aura pas hésité à mentir et traquer les lanceurs d’alerte qui tentaient de dénoncer l’imposture. Résultat ? Cette escroquerie en plein cœur de la Silicon Valley aura perduré durant plus d’une décennie, jusqu’à fournir des résultats erronés à de véritables patients…
The Dropout est une bonne surprise, loin des séries qui étirent de façon usante un fait divers sans intérêt. D’un point de vue proportionnel, la genèse puis l’ascension d’Elizabeth Holmes occupent la majeure partie des épisodes et sa chute – brutale – seulement les deux derniers ; ce qui apparait cohérent. L’évolution physique du personnage principal est tout aussi crédible, glissant de l’adolescente sympathique et accessible au démiurge diabolique de Theranos. Col cheminée à la Steve Jobs, vêtue de noir de pied en cap, Amanda Seyfried offre une performance bluffante, jouant de son minois poupin, de son grand regard clair et de son sourire engageant de façon assez troublante. L’actrice est capable d’afficher une façade déterminée et imperturbable tout en développant par moment des réactions monomaniaques qui tutoient l’hystérie, car, jusqu’au bout, Elizabeth Holmes demeurera convaincue qu’elle a œuvré pour le bien de l’humanité. Quel jeu ! Le crédit de la série revient en grande partie à Amanda Seyfried.
*A noter, l’enquête papier Bad Blood parue en 2019 et signée du journaliste John Carreyrou – récompensé du prix Pulitzer – revient en détails sur ce scandale.
Et au final, on en pense quoi ? The Dropout est une de ces histoires vraies que peu de scénaristes auraient osé imaginer, tant elle parait invraisemblable au XXIe siècle. L’adaptation de ce fait divers est à la fois captivante et cohérente. A de nombreuses reprises, vous vous direz « c’est là qu’elle va enfin tomber », mais un rebondissement vous attendra toujours, chatouillant davantage encore votre stupéfaction. Et pour ceux qui seraient plus attirés par le format long métrage, un film avec Jennifer Lawrence dans le rôle-titre est en préparation.
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