« Nooooon ! Vous êtes pas ma famille ! J’ai pas envie de faire partie de votre famille !
Je vous déteste bande de pauvres cons ! Je vous déteste !
Divorce, faillite et maintenant suicide ?!
Mais vous êtes tous des ratés ! Des losers ! »
En trois mots ? Sincère, authentique, réjouissant. So, let’s have a look !
Sorti en 2006, Little Miss Sunshine est une de ces trop rares productions indépendantes qui bousculent les festivals. Sorti d’on-ne-sait-où, le film a raflé les récompenses les plus prestigieuses du cinéma international.
Alors, c’est quoi le pitch ? Olive Hoover, petite fille rondouillarde de sept ans, se rêve en reine de beauté. Suite à l’éviction d’une candidate, elle décroche une invitation à concourir pour le prestigieux prix de Little Miss Sunshine en Californie. Bon gré mal gré, sa famille décide de l’accompagner dans cette aventure, des parents au grand-père, en passant par le frère et l’oncle. Les voilà donc tous les six entassés dans leur break Volkswagen, tout droit sorti du siècle dernier. La famille met ainsi le cap vers l’ouest et entame un voyage de deux jours qui la mettra aux prises avec des événements inattendus.
Ce road-movie est d’une réjouissance absolue ! Que ça fait du bien de voir des gens simples, authentiques, sincères, modestes, imparfaits ; une famille dysfonctionnelle et dans le même temps capable d’être formidablement unie face à l’adversité. C’est la vie, telle qu’on la connait. Alors, dans la famille Hoover, je voudrais :
- Olive, la fille, fringante et enjouée, qui vit le monde à la hauteur de ses yeux, avec une candeur et une douceur infinies.
- Sheryl, la mère courage qui porte sa famille à bout de bras et Dieu sait que ce n’est pas une sinécure.
- Richard, le père obsédé par la gagne dans toutes les facettes de sa vie : « la chance, c’est ce qu’évoquent les losers pour justifier leur échec. Il faut vouloir gagner. Il faut avoir envie de se hisser au sommet, plus que tous les autres ! »
- Dwayne, le grand frère mutique qui ne parle plus depuis neuf mois car il s’est fixé pour objectif de ne plus prononcer un seul mot jusqu’à ce qu’il parvienne à intégrer la Air Force Academy.
- Frank, l’oncle homosexuel, premier – ou deuxième – spécialiste de Marcel Proust aux Etats-Unis, en convalescence depuis une tentative de suicide.
- Edwin, le grand-père sexe drogue & rock’n’roll, à l’humour acerbe, un vieil homme aussi entier, spontané et franc que grossier.
Tout ce petit monde est donc en route pour Albuquerque. Olive et son grand-père ont une relation attendrissante et c’est lui qui a monté l’étonnant numéro que sa petite-fille va présenter devant le jury de Little Miss Sunshine. Chant, danse, acrobaties ? Face aux talents en compétition, que va proposer la petite Olive Hoover ? Même dans vos pensées les plus délirantes, il vous serait impossible de le deviner. Le film offre au passage un regard sur le monde dérangeant des concours de Mini Miss aux USA, qui exhibent de très jeunes filles à l’attitude bien souvent hyper sexualisée. Le signal d’alerte est donné ! Parmi ces personnages hauts en couleurs, un petit mot sur le jeu d’acteurs semble incontournable : Toni Collette possède cette sincérité de jeu qui fait naitre facilement l’empathie, Alan Arkin a décroché un oscar pour son interprétation du grand-père borderline, Greg Kinnear est parfait dans le rôle de la tête à claques du séminariste auto-boosté, Abigail Breslin et Paul Dano auront profité de ce long métrage comme d’un tremplin pour leur jeune carrière. Finalement, la pépite reste pour moi Steve Carell, qui offre une performance loin du registre comique qu’on lui connait et force est de constater que la dramaturgie constitue un répertoire qui lui sied.
Et au final, on en pense quoi ? Ce film possède une capacité feel-good sans limite et il offre, à travers l’odyssée de la famille Hoover, une formidable leçon de solidarité familiale.
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