The King’s Man : Première Mission
The King’s Man : Première Mission

The King’s Man : Première Mission

« L’idée de te crever me met l’eau à la bouche ! Viens voir papa, Lord de mes deux. »

Voilà donc un brin de poésie qui vous fera apprécier la suite, ou pas…

En trois mots ? Inepte, alambiqué, gras. So, let’s have a look !

Sorti en 2021, The King’s man : première mission se présente comme un mauvais préquel des deux opus qui l’ont précédé.

Alors c’est quoi le pitch ? En 1902, le duc d’Oxford, pacifiste dans l’âme, perd sa femme Emily lors d’une mission humanitaire en Afrique du sud. Peu avant de mourir, elle lui fait promettre de veiller sur leur fils Conrad. Douze ans plus tard, un conflit menace et le Duc tente de dissuader son fils de s’engager dans l’armée britannique. En parallèle, une organisation mystérieuse conduite par le Berger, opère en secret pour renverser l’ordre mondial.

Ce long métrage met en scène des monarques gras du bide et consanguins qui ne règnent que grâce à leur heureuse naissance : le roi Georges V, le Kaiser Guillaume II et le Tsar Nicolas II [trois noms pour un seul acteur – Tom Hollander]. En chefs valeureux et charismatiques, ils aiment à se quereller et envoyer sur simple caprice, de jeunes recrues à l’abattoir. Soyez indulgents, au début du XXème siècle, on se divertissait comme on pouvait.

Le film prend racine lors de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, casus belli de la première guerre mondiale. Ce coup a été fomenté par le Berger et ses disciples, membres d’une organisation machiavélique visant à punir la vilaine Angleterre qui a opprimé sa voisine l’Ecosse durant plusieurs siècles [mouais… ça sent surtout la justification à la mords-moi-le-nœud pour faire prendre cette uchronie, mais soit]. Sont entre autres attablés autour du grand méchant loup : le rebouteux Raspoutine, l’espionne Mata Hari et le conseiller nazi Erik Jan Hanussen.

Bien que le traitement clichesque des personnages ne soit pas une surprise, il n’en demeure pas moins une déception. Chaque individu ayant eu une existence méritant d’être référencée sur Wikipédia est traité du point de vue des travers qui le caractérisaient. Raspoutine possède ainsi la libido d’un mammifère en rut quand Mata Hari joue des charmes d’une Geisha. La fine aristocratie anglaise n’aura quant à elle, pas imposé sa patte dans ce long métrage et la présence de Ralph Fiennes aura été insuffisante à relever le niveau. Le langage très peu châtié du grand méchant Berger est assez peu intelligible quand on finit par découvrir ses racines. Matthew Vaughn, OK. Snatch, OK. Arnaques, crimes et botanique, OK. Mais c’est King’s man, saperlipopette ! Et version siècle dernier, bon sang de bois ! Ce n’est donc plus à ses manières qu’on juge un homme ?

Le scénario est par ailleurs tellement confus que les personnages eux-mêmes sont obligés d’apporter des explications alambiquées pour nous permettre d’en saisir les tenants et les aboutissants. Quelle longueur ! Aucune place n’est faite à l’inférence ou à la déduction. Les éclaircissements sont très scolaires et fatalement, au fond de la classe, on s’ennuie.

Et au final, on en pense quoi ? Ce volet est à mon sens infidèle au style des deux précédents alors même que Matthew Vaughn est demeuré à la réalisation. C’est par moments bassement gras, à d’autres vulgaire, jamais bien classe, jamais bien logique, trop souvent soporifique. Ce long métrage n’a définitivement pas le charme de ses prédécesseurs et malheureusement, à en croire la scène post crédit, il y aura une seconde mission.

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