Room

« Si tu pouvais arrêter de te plaindre et être un peu reconnaissante ! »

En trois mots ? Digne, délicat, déterminé. So, let’s have a look !

Sorti en 2015, Room est l’adaptation du roman éponyme d’Emma Donoghue publié en 2010 et inspiré des sinistres affaires autrichiennes Fritzl et Kampusch.

Alors c’est quoi le pitch ? Joy et Jack partagent une chambre verrouillée de l’extérieur, sommairement meublée et équipée d’un simple velux pour tout regard sur le monde. Si la jeune femme a été enlevée alors qu’elle était âgée de 17 ans, le jeune garçon est lui, né en captivité. Leur ravitaillement frugal est assuré par Vilain Nick, le ravisseur de Joy, qui rend régulièrement visite à la jeune femme. Dans ce contexte, Joy fait du mieux qu’elle peut pour assurer l’éveil, l’éducation et le bonheur de son fils alors âgé de cinq ans, jusqu’au jour où elle réalise que Jack est convaincu que leur chambre est tout ce que la vie lui réserve. Joy décide qu’il est temps de s’évader.

Malgré le douloureux thème qu’il aborde, Room possède la sensibilité de ne pas être un film malaisant. Alors que l’on imagine sans peine les horreurs qui sous-tendent l’intimité de Joy, ce long métrage dit, sans jamais montrer. Le ravisseur de la jeune femme, Vilain Nick, est un homme à l’identité inconnue et à la présence fantomatique, dont on assiste juste aux allers-retours réglés comme du papier à musique. Pendant ses visites, Jack nous fait vivre à sa hauteur de petit d’homme ce qu’il voit et ressent depuis l’armoire dans laquelle il trouve refuge. Room nous invite à être le témoin du quotidien en vase clos, d’une femme et mère forte et résiliente et de son enfant tout aussi courageux. On goûte aux bonheurs simples que tous deux parviennent à se créer, grâce à une créativité infinie. Chaque objet ou déchet est ainsi réinventé pour lui donner une seconde vie et égayer leur quotidien. Les scènes de suspense de ce long métrage sont saisissantes, de sorte que l’on doute à chaque instant de la réussite du projet d’évasion du duo. Si Brie Larson a reçu de nombreuses récompenses pour sa performance dont l’Oscar de la meilleure actrice, celle de son très jeune complice, Jacob Tremblay, est à mes yeux bien plus impressionnante compte tenu de la maturité et du conditionnement psychologique nécessaires pour qu’un jeune garçon parvienne à incarner un rôle aussi complet.

Et au final, on en pense quoi ? Room est un drame mâtiné de suspense, qui rend compte d’histoires personnelles vertigineuses et d’un univers singulier présenté à l’état brut. Et très étonnamment, cette tragédie renferme une lueur éclatante d’espoir et de vie. 

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