The Undoing

« Everyone presumes they know their own family, but I can assure that’s not the case. »

En trois mots ? Prétentieux, m’as-tu-vu, artificiel. So, let’s have a look !

Sortie en 2020, cette mini-série est l’adaptation en six épisodes du roman Les premières impressions de l’écrivaine Jean Hanff Korelitz, et force est de reconnaitre qu’il faut parfois savoir se contenter de la réussite version papier.

Alors, c’est quoi le pitch ? Grace Sachs est une thérapeute à succès, spécialisée dans les relations de couple. Elle mène une vie comblée auprès de son mari Jonathan Fraser, oncologue de renom et de son fils Henry, collégien de 12 ans. Son équilibre vient à être bousculé avec l’assassinat d’une jeune femme et la disparition concomitante de son mari. 

Après visionnage, une sensation désagréable persiste, celle d’avoir été berné par des foutaises. Si, dès le générique, une musique lancinante faisait espérer une atmosphère douce-amère [Dream a little dream of me interprété par Nicole Kidman elle-même], l’ensemble est vite gâté par une accumulation de griefs.

The Undoing est avant tout un défilé de mode, dont la vedette, Nicole Kidman, change plus souvent de manteau que vous de culotte. L’actrice est tirée à quatre épingles du premier au dernier épisode alors que sa vie se décompose sous nos yeux. De la manucure au superbe wavy, en passant par le maquillage qu’elle ne retire pas même pour dormir, on ressent une artificialité fort gênante. Sa sophistication à l’écran jure avec les qualités humaines que le scénario veut forcer à son personnage. Sans compter que, pour une analyste des comportements humains formée à l’Université de Harvard, la taille de ses œillères n’a d’égale que sa crédulité hadale. Côté mari, qui d’autre qu’un homme infidèle dans la vraie vie pour incarner un homme infidèle à l’écran ? Ce pied-de-nez est d’une drôlerie assez culottée [j’adore]. Contrairement à l’artificialité de Nicole Kidman, l’authenticité physique de Hugh Grant le rend plausible dans le rôle du sexagénaire normalement bouffi et il parvient à se départir de sa belle bouille d’anglais des 90’s. Néanmoins, il possède le charisme d’un mollusque et jamais on n’adhère à la complexité du personnage qu’il est censé incarner. Pour ce qui est de l’ancrage temporel, on doute sérieusement avoir franchi le XXIème siècle. La famille qui bénéficie d’une bourse pour l’école privée ? Hispanique. Les housemaids ? Hispaniques. Le flic qui veut la peau des riches blancs ? Hispanique. Les clichés sont ici à vomir. Ajoutez deux rôles tertiaires tenus par des personnages d’origine asiatique [une mère riche et arrogante sans intérêt et un juge sans grande présence] et vous aurez rempli les quotas requis au titre de la diversité ! [oups, vous les avez juste très mal répartis].

Le scénario a la prétention de nous faire croire qu’un épais mystère se trame derrière le meurtre de la jeune femme alors que c’est un fait divers d’une banalité lassante. Si le premier épisode est capable de tenir le spectateur en haleine, la suite n’est pas à la hauteur de ses promesses. Chaque épisode est ponctué par une séquence coupée à un moment artificiellement empli de suspense. Pour autant, aucun suspect aussi crédible que celui de départ ne pointera le bout de son nez.

Et au final, on en pense quoi ? Vous tournerez vite en rond et la fin vous tardera ; fin qui ne sera d’ailleurs pas davantage une surprise mais apportera au moins la libération.

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