« Je sais pas… Lequel des deux ment le plus ? »
En trois mots ? Menaçant, éprouvant, douloureux. So, let’s have a look !
Sorti en 2017, Jusqu’à la garde a obtenu deux années plus tard, le César du meilleur film. Récompense méritée ?
Alors, c’est quoi le pitch ? Miriam et Antoine Besson sont en plein divorce. La mère de famille sollicite la garde exclusive de leur fils, quand le père plaide pour une garde alternée.
Jusqu’à la garde ou serait-ce jusqu’à la fin ? Car le titre se transforme aisément en question annonciatrice d’une tragédie. Sans attendre, le spectateur est cueilli à froid par une audience solennelle qui se déroule devant la juge aux affaires familiales chargée de statuer sur les dispositions du divorce des époux Besson, dont on imagine qu’il se sont autrefois aimés. De cet amour, rien ne semble avoir subsisté, si ce n’est deux enfants âgés de 11 et bientôt 18 ans, Julien et Joséphine. En écrivant cette critique, je réalise avoir du mal à me rappeler le prénom de la jeune fille. Et pour cause ! Son rôle est secondaire voire tertiaire et l’on peine à saisir l’intrigue parallèle avortée qui voit le jour la concernant [mais passons]. Ce long métrage se concentre donc sur un trio composé de la mère [Léa Drucker], du père [Denis Ménochet] et du fils [Thomas Gioria] et dévoile progressivement l’atmosphère qui sous-tend leurs relations. Rétrospectivement, les personnages souffrent peut-être d’un excès de caricature au physique mais ils n’en demeurent pas moins crédibles [les deux n’étant pas incompatibles].
Certains reprocheront au film de taire l’historique familial mais c’est à mon sens amener avec intelligence l’histoire qui se joue car dès le départ, il est impossible de savoir qui dit vrai. Sommes-nous face à une femme violentée et un mari brutal ? Ou bien face à une mère manipulatrice et un père en passe d’être privé de ses enfants ? Ou peut-être, la vérité se situe-t-elle à une frontière ténue entre les deux hypothèses ? Tout du long, Jusqu’à la garde ne cherche pas à susciter l’empathie ni à fabriquer l’émotion. Les séquences sont brutes et on évite ainsi l’écueil du long métrage tire-larme. Ouf. Le concentré d’émotions explosif sera déployé dans une scène finale suffocante, qui ne proposera que peu d’issues.
Et au final, on en pense quoi ? Durant 1h33, vous attendrez et craindrez le moment fatidique annoncé dans le titre. Pour autant, ce film n’a rien d’un thriller, il se rapproche davantage du fait divers dramatique. Attention toutefois à ne pas en tirer une conclusion à valeur de vérité générale car chaque situation est singulière et ce serait faire offense au douloureux sujet.
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