Gone Girl

« Quand je pense à ma femme, je pense toujours à sa tête.

Je m’imagine en train de fendre son adorable crâne et de dérouler son cerveau, dans l’espoir de trouver des réponses aux questions fondamentales du mariage : A quoi tu penses ? Comment tu te sens ? Qu’est-ce qu’on s’est fait ? »

En trois mots ? Glaçant, machiavélique, fascinant. So let’s have a look !

Sorti en 2014, Gone Girl s’affiche probablement comme le thriller le plus efficace de la décennie. Réalisé par David Fincher, ce long-métrage est adapté du roman Les apparences de l’auteure Gillian Flynn. C’est un film qui se visionne sans lassitude, capable de vous captiver par sa capacité à se renouveler et à faire évoluer votre perception du couple formé par ces charmants Amy et Nick.

Alors, c’est quoi le pitch ? Amy et Nick Dunne forment un jeune couple à l’avenir prometteur. De leur rencontre à leurs deux premières années de mariage, leur bonheur et leur amour apparaissent sincères et profonds. Alors, quand tout cela vient à être bousculé par la crise économique de 2008, la perte de leurs emplois respectifs et le cancer en phase terminale de la mère de Nick, on s’inquiète avec et pour eux. Et après ? C’est là que tout commence : avec la disparition dans des circonstances très inquiétantes d’Amy…

L’ouverture de scène et l’ambiance sonore des deux premières minutes de Gone Gril me font toujours l’effet d’une pure délectation dans l’attente de la désagrégation qui s’annonce. Dans Gone Girl, on suit en parallèle l’instant présent et la narration du passé à travers la voix off d’Amy. Les allers-retours et les moments clé sont finement sélectionnés, de sorte qu’une profonde sympathie nait très vite pour ce couple. La pesanteur qui guide ce long-métrage est savamment orchestrée et la bande sonore a le pouvoir de porter les scènes les plus angoissantes de ce film. Ainsi, aux moments les plus intenses, elle devient stridente et oppressante, juste avant de faire place à une tragédie annoncée et crainte. L’effet est sublime. Côté personnages, on touche du doigt la perfection de l’interprétation avec Rosamund Pike. Elle offre une performance captivante et il est regrettable que le jury des Oscars n’ait pas reconnu cette année-là, la force d’un rôle principal féminin dans un thriller [au profit d’un sempiternel rôle dramatique…]. Partie remise.

Et au final, on en pense quoi ? Tout du long, Gone Girl se jouera de vos certitudes et de vos doutes. Les revirements seront inattendus et feront mouche, capables de vous saisir voire de vous mortifier. D’ailleurs, l’issue de ce thriller – pour le moins troublante – déchainera les passions. A noter, ce détail d’une rare élégance : la fine symétrie entre la scène d’ouverture et la scène de fermeture de ce long-métrage. A revoir d’urgence pour cette seule comparaison.

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