Don’t Look Up: Déni Cosmique
Don’t Look Up: Déni Cosmique

Don’t Look Up: Déni Cosmique

« I’m sorry. Are we not being clear ? We’re trying to tell you that the entire planet is about to be destroyed ! »

En trois mots ? Farfelu, original, nuançable. So, let’s have a look !

Sorti en 2021, Don’t look up est un ovni qui se situe entre la parodie et le film catastrophe et le mélange des genres contribue à brouiller les pistes de façon… plutôt amusante.

Alors, c’est quoi le pitch? Une énoooooorme comète va entrer en collision avec la Terre dans 6 mois et 14 jours mais la Présidente des États-Unis, une fervente patriote auto-proclamée gestionnaire en chef de la Planète, décide à elle seule de… patienter et voir venir.

Alors, vous visualisez mieux la comédie-catastrophe ? D’ailleurs, côté comédie, de nombreuses répliques ubuesques et envolées risibles vous feront esquisser un sourire en coin et par moments, on toucherait presque du doigt la patte des frères Coen [le mot important dans cette phrase étant le mot presque]. Plusieurs lectures de ce film sont possibles, selon que l’on penche davantage vers un genre ou vers l’autre :
-Côté film catastrophe, ce long métrage surfe sur l’analogie comète / réchauffement climatique dont personne ne semble prendre la mesure, en raison de la théorie des 3d : désinformation, déni, désintérêt (#CreationPersonnelleSurfantSurLeNeologisme)
-Côté parodie, ce long métrage prend un malin plaisir à mettre en exergue les travers de notre belle société moderne : l’inaction des décideurs publics, le pouvoir de l’argent, l’emprise des géants, l’omniprésence des réseaux sociaux, l’influence des médias, la manipulation de l’opinion publique, les fake news, le culte de l’apparence, la surconsommation. Ça pue à 10km à la ronde.

Alors, qui, pour porter ce film?

  • Le duo mère / fils incarné par Meryl Streep et Jonah Hill est mignonnet car leur bêtise et leur crédulité trumpistes les réunissent sans peine. Entre cette mère bling bling, superficielle, irresponsable, carriériste et ce fiston sot, immature, camé, incompétent, l’entente est bon enfant.
  • Le duo doctorante / professeur agrégé incarné par Jennifer Lawrence et ce vioque de Leonardo DiCaprio [pour reprendre les mots de Riley Bina] fonctionne bien et force est de reconnaître qu’en scientifiques hystériques, ils assurent le job.

Dès lors,
Vont-ils parvenir à convaincre le monde entier que la fin est proche?
Vont-ils parvenir à convaincre les autorités qu’il faut agir sans attendre?
C’est tout l’enjeu du film.

Côté seconds rôles et guests, la participation d’Ariana Grande est une vaste fumisterie car l’artiste à l’allure contrefaite et aux représentations mégalos participe à un long métrage qui dénonce [entre autre] tout ce qu’elle incarne dans la réalité… La mayonnaise ne peut décemment pas prendre car c’est clairement l’hôpital qui se fout de la charité ; à moins que l’on assite dans les mois à venir à un revirement total, impliquant retrait des faux-cils, des paillettes et d’Instagram ? Que tu crois. J’ignore si Cate Blanchett a subi des injections éphémères pour l’occasion mais sa mine botoxée colle bien à son rôle d’insupportable présentatrice TV peroxydée. Tyler Perry ? Performance neutre. Timothée Chalamet ? La pénible touche frenchy-cooly de toutes les dernières productions hollywoodiennes. Kid Cudi ? Voir Ariana Grande. On sent que Netflix est prêt à aligner les biftons pour attirer le plus large panel possible dans ses filets. Ça pue à 10 km à la ronde.

Et au final, on en pense quoi ? En éteignant mon écran, je ne me suis pas sentie l’âme d’une révolutionnaire investie d’une mission et c’est une bonne chose. De prime abord, ce long métrage apparaît comme un divertissement original mais sans prétention. Cependant, à y regarder de plus près, il nous offre une approche plutôt intéressante car il ne se veut ni moralisateur ni donneur de leçon : il vient interpeler le spectateur et libre à nous, de nous poser les bonnes questions. Si Don’t look up n’est clairement pas le film de l’année, il vaut peut-être le détour pour la novation du genre [pour ça et pas davantage car nul intérêt d’adouber un long-métrage au seul prétexte qu’il porte une noble cause].

A noter : ne vous arrêtez pas en chemin car ce film contient deux scènes post-crédits : une séquence inter-générique et une post-générique ! Alors faites dérouler les noms.

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