Nomadland

« I’m not homeless. I’m just houseless. Not the same thing, right ? »

En trois mots ? Non, seulement en deux cette fois-ci : #SucerieIntellectuelle. So, let’s have a look !

Sorti en 2020, ce long métrage c’est un peu Nomadland ou comment rafler l’Oscar du meilleur film 2021, grâce à ses origines, son âge et son sexe. Combo gagnant !

Alors, c’est quoi le pitch ? Après l’effondrement économique de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, Fern prend la route à bord d’un van aménagé et adopte ainsi une vie de nomade, faite de boulots saisonniers et de rencontres cycliques.

A travers ce long métrage, on suit Fern, une sexagénaire qui a tout perdu et qui pourtant continue de tendre l’autre joue, un peu comme si elle en redemandait, du coup, la vie lui offre tout ce qu’elle a en stock. A ses côtés, on découvre la vie de nomade, faite de récup’, d’entraide et d’épisodes de diarrhée dans un seau. Cependant, l’ensemble est d’un inintérêt abyssal et à mon sens, Nomadland s’est carrément raté sur la tranche de vie qu’il fallait relater. En effet, avant même de découvrir la vie de nomade, il eut été plus judicieux que le scenario s’attarde sur la question du pourquoi : pourquoi Fern est-elle devenue nomade ? Là, oui, il y aurait eu matière à développer. Parmi ses camarades de jeu qui ont eux aussi tout perdu – emploi, conjoint, enfant, raison de vivre, c’est au choix – on ne rencontre là encore, que des résignés de la vie. Or, on ne comprend pas leur résignation car on attendrait d’eux l’expression de sentiments plus vifs, de la colère, des questionnements, une volonté de se battre, mais il n’en est rien. Ainsi, là où commence Nomadland, il n’y a hélas plus rien à voir et vous assisterez seulement à un éternel recommencement van-boulot-dodo.

Coté réalisation, ce long métrage use et abuse d’ellipses, de sorte que seule la météo vous permettra de vous situer à peu près dans l’année. Vous aurez au moins largement le temps d’apprécier la beauté de l’ouest américain car la production n’a pas lésiné sur les plans larges [psssssst : cette phrase est un doux euphémisme pour dire que c’est longuet et assommant].

Côté casting, le choix de Frances McDormand est regrettable. Ne vous méprenez pas, j’apprécie beaucoup cette actrice au visage de caractère, mais à trop avoir la gueule de l’emploi, n’était-elle pas trop prévisible pour le rôle ? Par ailleurs, le film se vante de façon pas très humble d’avoir fait appel à de vrais nomades pour incarner les rôles d’arrière-plan, alors pourquoi ne pas en avoir fait autant avec le rôle principal ?

Et au final on en pense quoi ? Je n’ai aucun compliment à formuler à la fin de ce déversement ininterrompu de bile et n’en suis même pas désolée. En conclusion, n’est pas Ken Loach qui veut.

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