« Les gens ne naissent pas mauvais, ils le deviennent.»
En trois mots ? Terrifiant, suffocant, insoutenable. So, let’s have a look !
Sortie en 1988, cette fiction d’Alan Parker est l’adaptation d’un épouvantable fait réel.
Alors c’est quoi le pitch ? 1964. Trois militants d’un comité de défense des droits civiques disparaissent dans l’État du Mississippi. Deux agents du FBI, Ward et Anderson, sont chargés de l’enquête. Très vite, leurs investigations dérangent.
Dès l’ouverture, le spectateur est jeté dans une ambiance délétère, illustrée par un enchaînement de séquences d’archives de l’Amérique ségrégationniste, sur un douloureux fond de gospel. Sans attendre, le film enchaine sur une scène se déroulant en pleine nuit, dans une atmosphère tout aussi chargée. La caméra nous invite à suivre trois jeunes gens, qui circulent sur une route déserte. Ils sont rapidement pris en chasse par des véhicules visiblement déterminés à les rattraper. Dès lors, la tension devient suffocante et le demeurera durant plus de deux heures.
Ce film repose sur un duo d’enquêteurs aux méthodes radicalement opposées. D’un côté, l’agent Ward [Willem Dafoe], jeune intellectuel de Washington aux idéaux forts et de l’autre Anderson [Gene Hackman oscarisé pour son interprétation], un acteur de terrain qui possède l’expérience de l’âge et d’une portion de vie passée dans le sud. Si Ward et Anderson mettent en œuvre des procédés aux antipodes, nul doute qu’il sont dans le même camp. Dès leur arrivée, l’inhospitalité et le rejet sont sans équivoque. La situation va d’ailleurs rapidement échapper au tandem et d’insoutenables scènes d’agressions, de lynchages et d’humiliations racistes vont se succéder dans une impuissance révoltante. La bestialité humaine est ainsi dépeinte sans complaisance, s’attaquant des plus jeunes aux ainés, des hommes aux femmes, et expliquant largement les sentiments de malaise et de révolte qui naitront puis bouillonneront chez le spectateur. Les investigations du FBI seront rendues particulièrement laborieuses en raison de freins locaux tenaces car, de la police à la justice, un racisme profond gangrène toutes les sphères du pouvoir. Ainsi, par peur des représailles, l’omerta continuera de régner parmi la population Afro-américaine. Mais c’est sous-estimer l’obstination de Ward et Anderson. Dès lors, l’affrontement à venir apparait inévitable et on comprend pourquoi ce chef d’œuvre du cinéma américain repose sur un titre aussi évocateur.
[Au-delà de la fiction, l’indignation provoquée par ces trois meurtres aura facilité l’adoption du Civil Rights Act de 1964, mettant fin à toute forme de ségrégation et de discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l’origine nationale et abolissant les Jim Crow Laws qui entravaient l’exercice des droits constitutionnels des Afro-américains.]
Et au final on en pense quoi ? Bien que me prenant littéralement aux tripes à chaque visionnage [tendances masochistes dites-vous ?], Mississipi Burning est paradoxalement l’un des longs métrages engagés que je préfère.
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