Le Secret de la Cité Perdue
Le Secret de la Cité Perdue

Le Secret de la Cité Perdue

« C’est pas la poupée Ken sur une pétrolette ? »

En trois mots ? Périmé, usant, vomitif. So let’s have a look !

Sorti en 2022, ce long métrage est bien pire que Miss détective et Miss FBI réunis [car oui, j’ai eu vu les deux et pour paraphraser Homer, je me ferai pardonner en priant comme un fou sur mon lit de mort].

Alors, c’est quoi le pitch ? Loretta Sage [Sandra Bullock] est une autrice de romans d’aventures à l’eau de rose, sur la couverture desquels est mis en scène le ténébreux Dash [Channing Tatum]. Mais depuis le décès de son mari, la quinquagénaire a perdu son inspiration et sa motivation. Lors d’une tournée de promotion avec le héros de ses livres, Loretta Sage est kidnappée par un milliardaire excentrique [Daniel Radcliffe], désireux de mettre la main sur le trésor de la Cité perdue.

Est-il possible qu’au-delà de navrer, un nanar soit capable de mettre en colère ? C’est la faute dont s’est rendu coupable le Secret de la Cité perdue. Bon, soyons honnêtes, j’avais une idée de ce à quoi m’attendre mais j’étais dans un très très bon état d’esprit – exceptionnellement détendu – et avais espoir de prolonger cette légèreté. Hélas, mon attente aura été anéantie dès les premières minutes. Le Secret de la Cité perdue donne le sentiment d’être une comédie potache des années 2000 qui aurait 22 ans de retard. Sandra Bullock, moulée dans une grenouillère à paillettes fuchsia, renoue de façon incompréhensible avec ses premières amours : la comédie niaise. Au-delà de ce grief, quand on en vient à être parfaitement pimpée matin-midi-soir-nuit au beau milieu de la jungle sans que rien ne parte en cacahuète, c’est qu’on a atteint sa DLC. D’ailleurs, pour un personnage qui se revendique sapiosexuel [parce qu’elle débite 2-3 locutions latines], son artificialité à l’écran est assez risible. J’aurais apprécié que l’actrice ait le cran d’assumer son âge en tournant sans un ravalement de façade intégral et permanent [elle l’a récemment eu fait dans Bird Box et Impardonnable, bien que ce ne soient pas non plus des références] ou mieux, qu’elle se résolve à abandonner ce type de rôle sans valeur ajoutée. Channing Tatum, ultra saturé de testostérone, renoue lui aussi avec ses premières amours, les films qui exhibent sa paire de miches et le limitent à interpréter un garçon bête à manger du foin [mais avec un cros-cros cœur]. Suis-je la seule à penser qu’il faut avoir un jour la prétention de dépasser les rôles de mannequin-pub pour gel douche ? Le scénario hyper convenu tient quant à lui sur un post-it. Et non content d’être un film prévisible, ce long métrage souffre également d’un humour aux références périmées « Pourquoi ils vous ont kidnappée ? C’est pas un truc louche et sexuel à la Taken ? » et d’une mise en scène trop souvent démonstrative, des fois qu’on n’aurait pas compris les évidences jetées à l’écran.

Et au final, on en pense quoi ? Ce film déçoit par des choix évidents qui renforcent son vide scénaristique et un humour suranné qui renforce son incapacité à divertir. Côtés acteurs, le fossé générationnel a désormais atteint une profondeur immesurable. Quant aux auteurs, ils sont manifestement aussi perdus que leur Cité. Et en ce qui vous concerne, vous frôlerez l’apoplexie.

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