Je Veux Juste En Finir
Je Veux Juste En Finir

Je Veux Juste En Finir

« J’envisage de mettre un terme à tout ça. À quoi bon s’accrocher à tout prix ? Je sais où on est et où on va. Jake est un mec super mais ça ne mène à rien tout ça. Je le sais depuis un moment. Peut-être que c’est dans la nature humaine de continuer en sachant qu’on va nulle part. Changer de voie, ça requiert trop d’énergie et une volonté de fer. Les gens préfèrent rester dans leur relation toxique parce que c’est plus simple, même s’ils savent qu’elle a passé sa date d’expiration. »

En trois mots ? Métaphorique, brumeux, impénétrable. So, let’s have a look !

Sorti en 2020, Je veux juste en finir est l’adaptation du roman Je sens grandir ma peur de Iain Reid par Charlie Kaufman [Eternal Sunshine of the Spotless Mind / Dans la peau de John Malkovich]. Si on démarre avec une alléchante citation de départ, pour la suite, accrochez-vous à votre siège…

Alors, c’est quoi le pitch ? Jake [Jesse Plemons] et Lucy [Jessie Buckley] sont un jeune couple tâtonnant. Ils s’engagent dans un long trajet en voiture afin de rejoindre les parents de celui-ci [Toni Collette et David Thewlis], qui rencontreront pour la première fois la jeune femme.

Je veux juste en finir est le genre de film qui vous montre tout ce que vous n’espériez pas et qui tait absolument tout ce que vous attendiez. Non, ça ne parle pas d’un éventuel projet de suicide comme le suggère le titre. Non, ça ne parle pas non plus d’une éventuelle rupture sentimentale comme le suggère la tirade de départ. Mais de quoi, alors ?! En bref, c’est un récit métaphorique qui revient sur la décevante vie de Jake (oui Jake, pas Lucy, vous suivez ?), dans laquelle Lucy n’aura jamais vraiment existé (WTF ?!?!?!).

Je veux juste en finir repose sur un rythme apathique, un climat de tension artificiellement gonflé et des références cinématographiques et littéraires accessibles seulement aux érudits et aux perchés. Si certaines sont identifiables (comme le discours de fin qui renvoie à celui d’un Homme d’exception) d’autres relèvent presque du foutage de gueule (de l’aveu même du réalisateur, la parenthèse interloquante attribuée à Robert Zemeckis est le pur fruit du hasard). Ainsi, difficile voire impossible de savoir où veut en venir Kaufman en ajoutant à un bouquin déjà brumeux, des détails énigmatiques, incompréhensibles et superflus. Est-ce un hommage ? Un écho ? Une vaste fumisterie ? Toutes ces références rendent le film insondable et la démarche en deviendrait presque insultante car c’est le genre d’adaptation qui donne la sensation d’avoir été faite égoïstement pour soi [soi = le réalisateur]. Juste un plaisir très personnel, un peu comme un paquet géant de Curly à ne pas partager. L’intérêt nous échappe et la résistante des spectateurs est à la hauteur de la dissonance du projet.

Et au final, on en pense quoi ? Film peu accessible au détour contournable.

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