Amour

« Tu ne vas quand même pas malmener ton image sur tes vieux jours ? »

En trois mots ? Rigide, conventionnel, démonstratif. So, let’s have a look !

Sorti en 2012, Amour a provoqué une razzia sur les Césars du cinéma l’année suivante, cérémonie pourtant boudée par son réalisateur Michael Haneke.

Alors, c’est quoi le pitch ? Anciens pianistes professionnels, Anne [Emmanuelle Riva] et Georges [Jean-Louis Trintignant] sont désormais un couple de retraités coulant des jours tranquilles dans son appartement cossu de la région parisienne. Un matin, Anne est victime d’un accident vasculaire cérébral, la laissant hémiplégique.

Voilà un film qui n’a d’amour que le nom et pour vous en convaincre, faites le test de l’hypersensible : mettez un congénère à la sensibilité à fleur de peau devant ce long métrage et attendez qu’il chouine. Si après 2h07 ses larmes ne fleuvent toujours pas, c’est bien qu’il y a une couille dans le pâté. Amour fait certainement preuve d’une maladresse touchante mais est incapable de transmettre l’émotion que l’on est en droit d’attendre d’un film au nom si évocateur. Le jeu d’acteur de Trintignant et Riva apparait très propret, donnant le sentiment d’une leçon d’élocution pompeuse du cours Florent dispensée durant plus de deux heures. Les silences ne sont pas remplis de sens comme ceux que manie avec art et finesse le cinéma japonais. Nombre de scènes donnent le sentiment de meubler quand d’autres créent une abyssale distance avec le spectateur, suscitant plus l’ennui que l’empathie. Rigide, froid et déshumanisé, l’amour dans Amour est à mes yeux et à mon cœur, absent de ce long métrage. Le mot pourra sembler fort mais j’ai davantage été marquée par l’égoïsme, le détachement et le désintérêt – ceux de la famille qui brille par son absence, ceux de la fille du couple qui écœure par sa fuite en avant et même ceux de Georges in fine – que par l’Amour avec un grand A dont ce film se prétend être le témoin.

Et au final, on en pense quoi ? Amour a l’odeur de la récompense de fin de carrière [de vie ?] pour Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, respectueusement récompensés du prix de la meilleure actrice et du meilleur acteur lors de la cérémonie des Césars 2013 ; récompenses pourtant incapables d’apaiser la sensation d’avoir été floué.

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