Chronique d’une Liaison Passagère
Chronique d’une Liaison Passagère

Chronique d’une Liaison Passagère

« Ma femme ne me dérange pas, mais toi, tu me rends heureux. »

En trois mots ? Pudique, solaire, bavard. So, let’s have a look !

Sortie en 2022, cette comédie douce-amère résolument moderne d’Emmanuel Mouret a quelque chose de particulièrement désirable.

Alors, c’est quoi le pitch ? Charlotte [Sandrine Kiberlain], mère célibataire dans la cinquantaine et Simon [Vincent Macaigne] homme marié et père de famille, entament une liaison. Tous deux acceptent de se voir uniquement pour partager des moments de plaisir, tant intellectuels que charnels, en s’accordant pour ne pas y mêler de sentiments amoureux. Mais cela relève-t-il seulement du choix ?

Le réalisateur a pris le parti d’une narration centrée sur les seules rencontres des deux protagonistes principaux. Ainsi, le film est égrainé au fil des rendez-vous entre Charlotte et Simon, à l’image d’un journal intime qui ne contiendrait que l’essentiel. En dehors d’eux, rien ne semble exister.

Le spectateur fera la connaissance des deux amants le soir où eux-mêmes se rencontreront. Il comprendra rapidement la teneur de l’heure qui vient de s’écouler et attendra avec impatience de découvrir si leurs affinités – naissantes mais évidentes – ouvriront sur de nouveaux horizons. Lui d’abord, alors même que le désir le dévore, freinera des quatre fers, tantôt par peur, par culpabilité, par maladresse, par manque de confiance. Elle ensuite, grâce à sa simplicité, sa facilité et son ouverture d’esprit, parviendra petit à petit à le soulager du poids des chaines avec lesquelles il s’est lesté.

Couple aux antipodes, Charlotte et Simon vont se révéler au fil du temps, à la fois compatibles et complémentaires. Ils vont ainsi donner naissance à un film particulièrement bavard, à la conversation fluide et exaltante. Le spectateur prendra un plaisir suave à les accompagner dans leurs promenades, ressentant tout le bonheur que le couple éprouve à se retrouver et à communier.

Mais au fil du temps, le spectateur sentira également poindre les sentiments condamnés, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, sans que Charlotte ou Simon parvienne à les exprimer, tant les interdits de départ sont omniprésents. Alors, qu’adviendra-t-il de ces deux-là ?

Et au final, on en pense quoi ? Selon votre grille de lecture, ce long métrage pourra être une ode aux occasions manquées ou une permission à s’autoriser de Vivre. Liaison passagère certes, mais qui n’aura pas manqué d’intensité le temps qu’elle aura duré.

[Est-elle d’ailleurs seulement terminée ?]

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