« Tu vois ? A l’envers, le monde est différent. Plus beau, tu ne trouves pas ? »
En trois mots ? Déluré, amer, triste. So, let’s have a look !
Sorti en 2016, ce long métrage réalisé par André van Duran est basé sur l’œuvre originale de l’écrivain néerlandais [prenez votre respiration pour la suite] Adrianus Franciscus Theodorus van der Heijden.
Alors, c’est quoi le pitch ? Tiny, jeune femme un brin délurée et son neveu Albert entretiennent une relation atypique, présentée à différents moments de leur vie.
Ce long métrage démarre au milieu du XXe siècle et évolue par décennies, entrainant avec lui ses personnages. On y découvre la chaleureuse Tiny, belle jeune femme de seize ans très courtisée et son neveu Albert, quatre printemps au compteur. Le garçonnet prend un réel plaisir à apprendre la vie auprès de sa tante qui ne le traite pas comme un enfant mais plutôt comme son égal et parfois même, son confident et complice. Alors qu’Albert grandit et s’épanouit innocemment, on sent que Tiny devient de plus en plus amère envers ses parents et sa sœur. Ce n’est pas pour rien que le titre est traduit en anglais par les termes « The Fury ». Ce qui semble au départ être un caractère bien affirmé de la part de la jeune femme se transforme au fil des années, en une attitude haineuse, faite de propos acerbes et rancuniers envers ses proches. On perçoit bien que ce comportement n’est pas gratuit mais on n’apprendra pas tout de suite pourquoi et la vie poursuivra son cours, de décennie en décennie.
C’est seulement en tant que spectateur que l’on peut – après coup – se désoler d’un tel gâchis et se dire que, si seulement certains choix avaient été différents, si seulement certaines choses avaient été dites, si seulement chacun avait fait preuve de courage, si seulement l’époque avait été autre, si seulement – tous – avaient su ce qui les attendait, leur vie aurait pris un tournant bien différent.
*A noter, Hannah Hoekstra réalise une performance éblouissante en incarnant le personnage de Tiny de son adolescence jusqu’au crépuscule de sa vie.
Et au final, on en pense quoi ? Vous aussi, deviendrez un témoin, celui de vies qui ont échappé à leur hôte. Le proverbe ne dit-il pas qu’avec des si, on referait le monde ? C’est le sentiment amer et triste qui domine. Ensemble cohérent et bien amené, vous ne verrez pas passer les quasi deux heures que dure le film et gagnerez au passage un ticket gratuit pour une réflexion sur votre propre vie.
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