« Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est comment j’en suis arrivé là. »
En trois mots ? Révulsant, futile, académique. So, let’s have a look !
Sorti en 2020, Drunk illustre la capacité admirable à décrocher deux Oscars à partir d’une phrase sortie de son contexte.
Alors, c’est quoi le pitch ? Il était une fois, quatre quadragénaires issus de la catégorie socio-professionnelle « cadres et professions intellectuelles supérieures », qui s’ennuyaient fermement dans leur quotidien de prof de quartier. Jusqu’au jour où l’un d’eux eut la brillante idée de pimenter leur vie en mettant en œuvre une théorie largement interprétée du psychiatre norvégien Finn Skårderud : « l’homme naîtrait avec un déficit d’alcool de 0,5g par litre de sang ». Ils sont alors convaincus d’avoir trouvé leur fer de lance : corriger cette erreur de la nature.
Drunk met en scène les inepties d’une équipe de désœuvrés volontaires, incapables d’assumer leurs choix de vie et d’affronter leurs problèmes. Cette équipe de bras cassés se lance dans une expérience pseudo scientifique, dont l’issue dramatique ne fait d’emblée aucun doute : on ne se demande pas si, mais quand. Se convaincant eux-mêmes de la rigueur scientifique de leur démarche, les quatre amis vont consommer de l’alcool en augmentant progressivement la dose convenue au départ selon un principe à la logique douteuse : « si à 0,5g la vie est meilleure, imaginez un peu comme elle serait fantastique à 1g ! ».
Ce scénario – attirant car inédit – souffre néanmoins d’un traitement académique, puisqu’il est facile de le résumer ainsi :
Acte 1 : l’alcool désinhibe
Acte 2 : l’alcool engendre des problèmes
Acte 3 : l’alcool conduit au drame
L’ensemble est étayé par des images d’archives de personnalités politiques titubant, vraisemblablement pour prouver que ça bibine dans toutes les sphères et à tous les niveaux, mais l’intérêt de cette intervention ponctuelle questionne. Cette année-là, le sujet aura basiquement convaincu le jury des Oscars, composé de congénères ayant probablement déjà fantasmé sur un remède du genre face à l’incomplétude. Cependant, on peine à comprendre pourquoi un tel engouement car l’ensemble est sans portée ni morale et annonce un recommencement prévisible et navrant.
Et au final, on en pense quoi ? Si l’objectif est de comprendre que l’être humain est faible et que l’alcool est un lubrifiant social mais que sa consommation déraisonnée est dangereuse et addictive, prenez donc 45 secondes pour visionner un spot publicitaire de Santé Publique France, vous économiserez du temps et en apprendrez autant.
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