« Maman, je n’ai aucune attirance pour une fille qui souffre d’incontinence verbale, fume comme une cheminée, boit comme un trou et s’habille comme sa mère. »
Qui dit 14 février, dit Saint Valentin. Qui dit Saint Valentin, dit comédie romantique. Et qui dit comédie romantique, dit plaisir coupable !
En trois mots ? Cocasse, thérapeutique, inlassable. So, let’s have a look !
Sorti en 2001 et adapté du roman à succès d’Helen Fielding, Le journal de Bridget Jones est une comédie romantique qui vient bousculer le classicisme du genre car, n’en déplaisent à ses détracteurs, ce film possède de formidables atouts.
Alors, c’est quoi le pitch ? Bridget Jones, célibataire de 32 ans, décide de prendre sa vie en mains et confie toute son ambition à son journal intime : perdre 10 kg, toujours mettre au linge sale les sous-vêtements de la veille et trouver un petit ami gentil et sensible, qui ne soit ni alcoolique, ni bourreau de travail, ni phobique de l’engagement, ni voyeur, ni mégalo, ni tordu, ni pervers. Malheureusement, Bridget fond littéralement pour son patron, Daniel Cleaver, qui incarne à lui seul, tous les péchés de ce monde. Est-ce là tout ce que l’avenir lui réserve ?
Bridget Jones, c’est d’abord une héroïne des temps modernes, une jeune femme vraie, spontanée, pétillante, maladroite, souvent ridicule, parfois navrante et dans le même temps, totalement attachante. Voilà donc un joli brin de femme sans artifice, aux formes séduisantes, à la personnalité détonante, une femme dont la vie est exempte du regard extérieur, des diktats de canon de beauté et des règles de bienséance, une femme qui assume ce qu’elle a à offrir au monde et c’est bien là que réside toute sa beauté.
Bridget Jones, c’est ensuite un style dans lequel s’exprime la savoureuse pâte britannique, qui inonde de façon exquise les dialogues et dont je raffole littéralement. Quelques exemples pour le plaisir ?
« Ma mère. Une étrange créature. Dans son univers, les mini cornichons restent le sommet du chic. »
« Que vas-tu porter ? Ne sois pas sotte Bridget, tu ne trouveras jamais un homme si tu sembles sortir tout droit d’Auschwitz ! »
« Oh non… Je suis invitée à dîner chez Magda et Jeremy. Il n’y a rien de pire qu’un couple marié et fier de l’être, à part plusieurs de ces couples. »
Bridget Jones c’est également des personnages aux antipodes des attendus. Une mère poussive, un papa-gâteau, des amis loufoques et bien évidemment, pas de prince charmant en vue dans cette comédie mais des hommes là encore authentiques, avec de nobles qualités mais aussi une belle bourriche de défauts assumés. Ce film décomplexe, et pas seulement les femmes.
Bridget Jones, c’est aussi un rythme dynamique à travers une compilation de scènes qui s’enchainent dans une grande justesse : on passe du rire aux larmes sans fausse note. De la Garden party sur le thème avorté putes & pasteurs à la soupe à la ficelle bleue en passant par l’étripage dans un restaurant cacher. Inattendu, n’est-ce pas ? L’ensemble est efficacement cadencé par la voix off de Bridget, qui nous entraine avec envie dans ses aventures.
Bridget Jones, c’est encore une bande sonore résolument expressive car chaque morceau est révélateur de la scène qu’il accompagne, jetez donc un coup d’œil aux titres : au fond du trou ? Jamie O’Neal – All by myself. Une déconvenue ? Aretha Franklin – Respect. Un dilemme amoureux ? Geri Halliwell – it’s raining men. Un moment doux ? Dina Carroll – someone like you. Un coup de mou ? Gabrielle – out of reach. Un moment intense ? Diana Ross & Marvin Gaye – stop, look, listen.
Bridget Jones, c’est enfin une comédie romantique – ne l’oublions pas – dont la portée romanesque réside dans un seul passage d’une efficacité remarquable, sans le package clichés & mièvreries : « Il a bien dit qu’il t’aimait comme tu es ? Ni plus mince, ni plus brillante, ni avec des seins plus rebondis et le nez un brin plus long ? Juste comme tu es ? ».
Et au final, on en pense quoi ? C’est tendre, rafraichissant, gaffeur, touchant, naturel, thérapeutique. Voilà un film de prime abord sans grande prétention et qui pourtant se regarde sans faim (oui, faim), avec ou sans vin blanc. A noter, ne vous attardez pas sur les volets suivants car ils ne valent rien.
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