Gladiator

« Mon nom est Maximus Decimus Meridius, commandant en chef des armées du Nord, général des légions Phoenix, fidèle serviteur du – vrai – empereur Marc Aurèle, père d’un fils assassiné, époux d’une femme assassinée ;

et j’aurai ma vengeance, dans cette vie ou dans l’autre. »

En trois mots ? Réaliste, somptueux, mythique. So, let’s have a look !

Sorti en 2000, cet époustouflant péplum de Ridley Scott est un de ces films qui, sans être un classique, ne ploiera jamais sous le poids des années.

Alors, c’est quoi le pitch ? L’Empereur Marc Aurèle [Richard Harris] se meurt. Avant que le glas ne sonne, il souhaite choisir pour successeur un homme capable de loyauté, dévouement, honneur, force, courage et plus encore, de rendre le pouvoir au peuple de Rome pour faire à nouveau de la Cité, une République. Cet homme, est à ses yeux incarné par le général Maximus, soutien le plus fidèle et dévoué de l’Empereur. Mais Commode [Joaquin Phoenix], fils arrogant et vil de Marc Aurèle, voit ici sa légitimité bafouée. Il choisit de contrecarrer brutalement les plans de son père en s’arrogeant le pouvoir et en ordonnant l’assassinat du général Maximus. Si l’homme parvient à échapper à son funeste sort, il ne parviendra pas à déjouer celui de sa famille. Capturé par un marchand d’esclaves, il ourdit sa vengeance.

Existe-t-il fantasme qui mette davantage d’accord hommes, femmes et hermaphrodites que l’Espagnol ?

Et existe-t-il acteur plus convaincant que Russell Crowe pour porter de façon aussi virile la jupette ? [Mel Gibson fut un temps pressenti]

A ces deux interrogations, je répondrai sans sourciller par la négative.

Inutile de pardonner au film de se jouer de la réalité historique car Gladiator n’a pas la prétention d’être un film à valeur historique. Premier né de la génération 2000, il vient remplir les attentes des adeptes du genre, qui rongeaient leur frein depuis les années soixante [qui ont vu fleurir les derniers péplums].

Le film est porté par une BO d’exception, composée par Hans Zimmer et Lisa Gerrard ; aujourd’hui l’objet de ciné-concerts démentiels [et de victoires personnelles – sans aucune modestie – lors de blind tests spécial « musiques de cinoche ».]

Rares sont ceux qui peuvent se vanter d’avoir eu le Colisée – ou en tout cas sa réplique – pour bureau de travail. Justement, les séquences de bataille d’ouverture, celles d’esclavage et celles de la Rome antique ont été respectivement tournées en Angleterre, au Maroc et à Malte. Il n’en demeure pas moins que le travail minutieux de réplication des espaces nous plonge avec réalisme en Germanie, puis dans la province de Zuchhabar et pour finir à Rome.

A travers des scènes de combat sauvages et capables d’arranguer une foule avide de grand spectacle, Ridley Scott déploie un casting déchaîné au jeu convaincant. Joaquin Phoenix a cette ambivalence dans le regard et le sourire, qui lui permet de jouer autant les personnages les plus perfides que ceux les plus écorchés [ici sans doute possible, on pousse à fond les curseurs de la perfidie, du vice et du machiavélisme]. Sa sœur Lucilla est incarné par Connie Nielsen, femme au port d’impératrice et à la beauté athénienne (Athènes/Rome > rigolo/rigolus). Les ingénieurs ont dû faire preuve de procédés ingénieux et avant-gardistes pour terminer le film malgré le décès soudain de l’acteur Oliver Reed [alias Proximo l’esclavagiste] en cours de tournage. Et pour une fois – cela mérite d’être souligné – le doublage VF du personnage principal [rappel > Russell Crowe] est absolument convaincant et participe à mystifier le héros en tant qu’objet de fantasme [tu radotes, respire et redescends…].

Et au final, on en pense quoi ? Péplum épique et flamboyant, proposant pains et jeux à volonté, Gladiator est un véritable chef d’œuvre (et oui, on pardonnera les tics d’yeux et de bouche à Russell Crowe une fois mort #SpasmesMusculaires). Saperlipotte, un spoil !

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